Oiseaux d’ailleurs

Autant la majorité de nos échanges concernent des oiseaux de nos régions, voire du Paléarctique occidental, autant nous avons plaisir, grâce à nos membres résidents bien loin de chez nous ou aux voyageurs en pays lointains, de découvrir des oiseaux d’un intérêt exceptionnel par leur aspect ou leurs comportements.

C’est la raison du lancement de cette nouvelle rubrique :

"OISEAUX d’AILLEURS"

Coq-de-roche orange (Rupicola rupicola)
Johann Tascon - Guyane

Coq-de-roche orange mâle

Cet oiseau (taille 30cm) est confiné au nord de l’Amérique du Sud, entre 150et 1500 m d’altitude ; on le trouve dans le sud-est de la Colombie, au Vénézuela , dans les Guyanes, au nord du Brésil (nord de l’Amazonie).Répandu dans la forêt primaire, non perturbée par l’homme,il est localisé aux affleurements rocheux qui permet à la femelle des sites de nidification appréciées :éboulis, falaises grottes.

Son nom scientifique rupicola rupicola vient du latin "rupes" = paroi de rocher et "colere" = habiter.

Coq-de-roche orange femelle

Les Coqs-de-roche orange sont des oiseaux frugivores qui privilegient pour leur alimentation une soixantaine d’espèces de fruits, souvent cueillis en vol sans même se poser.Les jeunes au nid semblent profiter d’un apport important de proies animales tels insectes, petits lézards...)

A l’époque des accouplements, cinq à dix mâles adultes se rassemblent sur les mêmes sites de parade, utilisés d’une année sur l’autre , avec quelques sub-adultes et immatures. La zone est d’environ dix sur vingt mètres. Appelés "leks" (du suédois lekka = jouer) ces lieux de parade au Surinam réunissent jusqu’à cinquante mâles sur un hectare.

Les mâles restent perchés à faible hauteur et dès qu’une femelle arrive, ils rejoingnent le sol pour parader. A force d’atterrir et de décoller toujours au même endroit, ils finissent avec leurs puissants battements d’ailes par dégager complètement de ses feuilles une zone ovale qui peut atteindre de deux mètres par un mètre cinquante.

Chaque mâle possède et défend une seule place de parade, ainsi que le perchoir qui la domine caractérisés tous deux par la présence de tâches de lumière, élément essentiel de la parade de ces oiseaux. C’est en effet la juxtaposition de zones d’ombres et de lumière qui est mise à profit pour faire valoir leurs attributs colorés. Ces places de parades sont éloignées les unes des autres de quelques mètres, voire contigues.

En présence d’une femelle, les mâles effectuent des démonstrations plutôt statiques et peu évoluées en apparence. Ils se contentent de se poser au sol, de garder leurs ailes écartées au-dessus de leur dos, et de se pencher en avant jusqu’à ce que leur dos soit à l’horizontale .... et puis c’est tout ! La réverbération de la chaleur sur le sol dénudé fait alors "flotter les longs filaments des rémiges secondaires ce qui semble être le facteur décisif pour l’attrait des femelles. Ils restent ainsi figés de longs moments, comptant manifestement sur la qualité exceptionnelle de leur plumage pour attirer les femelles. "

Lorsque l’une d’elle est séduite, elle se pose derrière le mâle de son choix et lui pince du bec les longues franges des rémiges secondaires. C’est probablement le prélude immédiat à l’accouplement qui a lieu à l’extérieur de l’arène.

Les femelles s’occupent seules du nid élaboré à partir de boue et de petites racines près d’une paroi rocheuse abritée. Deux oeufs sont pondus à quarante huit heures d’intervale et incubés vingt huit jours.

En Guyane, les leks sont fréquentés par les mâles de septembre à début décembre, et les nids occupés de novembre à fin mars.

Photos
Johann Tascon
- Mâle Canon 50D-Objectif 300mm-f:4-ISO 1000-S1/125 - f:4 - sans flas
- Femelle Canon 50D-Objectif EF 300mm-f:4 L ISUSM +1,4x - ISO 800 -S 1/80 - f:5,6 - sans flash

Bibliographie : "Portraits d’oiseaux guyanais" du Groupe d’étude et de protection des oiseaux en Guyane .

Consultez :http://www.oiseaux.net/oiseaux/coq-de-roche.orange.html

André Boussard

Date de création : 13/12/2010 @ 09:03
Dernière modification : 10/02/2011 @ 10:26
Catégorie : Articles - Oiseaux d’Ailleurs
Page lue 7707 fois